4 mai 2008

Putain, putain, c'est vachement bien (bis)

À Londres, Boris Johnson dit Boris le bouffon, a été élu maire de la ville. Animateur de télévision et ancien journaliste, il est connu pour ses gaffes et son humour :

« Votez conservateur, cela fera grossir les seins de votre femme et accroîtra vos chances de posséder un jour une BMW. »

Mine de rien, derrière cette formule, se tient un discours néo-réactionnaire en quoi se retrouve visiblement tout un électorat en Europe aujourd'hui.


La formule est habile : qui peut croire qu'on vote conservateur pour des raisons aussi absurdes ? Qui peut prendre ce trait d'humour au premier degré ? Allons!...


Mais comme ces publicités qui jouent sur l'auto-dérision, qui se moquent de la pub mais qui sont évidemment toujours de la pub (d'autant plus efficace), la formule porte parcequ'elle associe le vote conservateur à la pin-up et à la grosse voiture qui va autour. Tout benef.

Car ne sont-ce pas là les deux mamelles (désolé...) d'une forme idéale de réussite néo-conservatrice (on disait beauf, il y a trente ans) ? N'est-ce pas affirmer toute une vision du monde et en particulier de la place respective des hommes et des femmes dans celui-ci ? N'est-ce pas le fondement de la french bling-bling attitude ?

Boris le bouffon est un Amuseur, un Roublard, cette nouvelle race de politicien moderne, qui se fait connaître du grand public par un discours utilisant les techniques du spectacle télévisuel (on aura reconnu ses confrères en modernité Berlu et Sarko).. Seul la forme compte: elle doit emporter l'adhésion du plus grand nombre, c'est son seul critère d'efficacité. Elle doit faire rire, faire rêver, faire croire... Le fond est parfaitement accessoire.

Et on ne peut que constater, consterné, qu'en France, en Italie, à Londres, ça marche !

Quoique... Il semble qu'une Limite de Roublardise Acceptable existe, et ait été dépassée en France. Au-delà de celle-ci tous discours ne peut plus apparaître que pour ce qu'il est: un montage marketing vide de sens.



Aucun commentaire:

partager