6 avril 2012

J-29 Sarkozy ou la rhétorique de la question con


"Y a-t-il un seul Français qui envie le sort des Espagnols ou des Grecs", a demandé M. Sarkozy (L'Elysée côté jardin)

La rhétorique de la question con. La spécialité du sus-cité petit chef de France. Toujours fascinant.
À qui s'adresse-t'il ainsi? Aux cyniques et aux imbéciles.
Pourquoi ? Parce que la question contient l'analyse qui a été faite et qu'on ne livre pas, le coeur du débat, ce qui devrait être argumenté et qui ne l'est jamais. L'a-politique en oeuvre, la négation démocratique à peine déguisée.
Les cyniques en applaudissent la roublardise et la maneuvre. Les imbéciles se font leur opinion en répondant à la question.



En cinq ans, on a subi cette rhétorique jusqu'à la nausée.
Rappelons-en seulement quelques sujets :
- les réformes : "Etes-vous pour les réformes, ou pour l'immobilisme ?"
- la rétention de sûreté : "Etes-vous du côté des victimes ou du côté des assassins ?"
- la délinquance juvénile: " Vous croyez vraiment que c’est à l’école de garder un individu qui avait un casier judiciaire à 19 ans en troisième ?".
- la sécurité: "Qu’est-ce qui justifie que des voyous lancent des pierres, utilisent des frondes, incendient les bus, terrorisent les passagers ?".
- etc...

En l'espèce, le débat escamoté est celui-ci: en quoi le programme socialiste pourrait conduire le pays dans une situation similaire à celle de la Grèce ou de l'Espagne aujourd'hui ? Ou encore, en quoi le programme socialiste pourrait conduire la France à une situation à la grecque plus sûrement qu'en maintenant une politique qui a conduit la Grèce à sa situation actuelle ?

Bref, le débat escamoté est celui de la sortie de crise. Rien de moins.



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