24 mars 2008

Communiqué

L'Elysée communique:

"Le président de la République appelle à la retenue et à la fin des violences par le dialogue au Tibet. Il a adressé un message au président Hu Jintao lui faisant part de sa profonde émotion à la suite des évènements tragiques récents", a annoncé lundi l'Elysée.


S'agissant de la forme, c'est nouveau; avant l'hyper-président communiquait en personne et le faisait savoir ostensiblement. Maintenant, il produit des communiqués retransmis par "l'Elysée", nom prestigieux représentant l'Etat Français dans la toute-puissance représentative de ses citoyen(ne)s.

Comme un Vrai Président.


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19 mars 2008

Rema Nie Ment

Le nouveau dispositif de Sarkozy:

"Souvent traitée de maillon faible du gouvernement, Christine Lagarde n’est pas seulement reconduite, elle voit son périmètre s’accroître avec au total quatre et non plus deux secrétariats d’Etat qui lui sont rattachés"



Christine - "France is back in bizness" - Lagarde, c'est la dame qui pense qu'il faut arrêter de penser. Pour croire en ses chiffres, par exemple.


Quant au choix des porte-paroles Morano
et Jégo, il était incontournable. C'est gens-là font consensus.

Clairement, c'est l'intelligence et la compétence que l'on récompense.


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17 mars 2008

En réalité, un rééquilibrage

Mme Alliot-Marie, ministre de l'intérieur :

"Les résultats partiels dont nous disposons montrent en réalité qu'il s'agit d'un rééquilibrage par rapport aux scrutins de 2001 qui avaient été très favorables à la droite."


Cette interprétation a eu une certaine faveur hier soir (voir ici) dans les rangs ump, mais il semble battre de l'aile aujourd'hui. Peut-être parce qu'elle contredisait la ligne finalement choisie : "les français ont montré qu'ils voulaient les réformes ("les réformes" sont celles de l'ump, ndt) plus vite, plus haut, plus loin..." (voir ici, ou ).


Dans ce mot, "rééquilibrage", on retrouve une idée chère à la droite -"les choses sont ainsi, pourquoi vouloir les changer"- naturaliste : un rééquilibrage suppose un mouvement naturel, qui a sa dynamique propre en dehors de toutes considérations extérieures.

Un évènement -ici les scrutins de 2001- perturbe un milieu stable, le milieu revient doucement, naturellement, à son point d'équilibre -le scrutin de 2008 (*). C'est une loi physique.

Qui permet de faire passer l'argument sous-jacent : "les résultats de ce scrutin n'ont rien à voir avec la politique conduite depuis dix mois".

Et oui.

(*) le milieu stable penche assez sensiblement à gauche! Mais pourquoi pas...


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14 mars 2008

"ll a changé", deuxième service

Le Monde.fr : A défaut de virage politique, M. Sarkozy change de style

Ça y est, il a changé! Deuxième service.

Le premier service, on s'en souvient, avait eu lieu juste au moment de l'ouverture officielle de la campagne des présidentielles en 2007.

J'ai changé parce qu'à l'instant même où vous m’avez désigné j'ai cessé d'être l'homme d'un seul parti, fût-il le premier de France. [...] J'ai changé parce que le pouvoir m'a changé. Parce qu'il m'a fait ressentir l'écrasante responsabilité morale de la politique. Le mot "morale" ne me fait pas peur. [...] J'ai changé parce qu'on change forcément quand on est confronté à l'angoisse de l'ouvrier qui a peur que son usine ferme.
(janvier 2007 - discours d'investiture - sans commentaires)


On apprenait à l'époque que finalement non, Il n'était plus brutal, emporté, colérique et m'as-tu vu mais humble, sage et empathique, et que par conséquent ami spectateur de tfu (u comme ump) tu pouvais sans crainte voter pour Lui.

Ce n'est pas parcequ'Il était capable de mobiliser une armée pour arrêter trois voyous dans un quartier difficile ou faire filmer en gros plan les plaies d'un CRS molesté par la racaille - pour que tu comprennes bien, ami du FN et des thèses d'extrême droite, où trouver les responsables qui font de ta vie merdique ce qu'elle est -, qu'il y avait lieu de se demander s'Il était bien conforme à l'idée qu'on pouvait se faire, ici et ailleurs, d'un président de la république française.

Non, "j'ai changé" avait-Il dit, et tous nos grands médias de relayer la Bonne Parole (à l'époque nos grands médias ne se seraient jamais permis de mettre en doute la Parole !). Bon plan : Il fut élu.

Aujourd'hui donc, Il change derechef.
Malgré le leitmotiv umpiste ("mauvais sondages:normal à ce moment du mandat", "baffes aux municipales: normal, élections intermédiaires...blabla...scrutin local...voir SMS pour l'argumentaire"), la comm'* élyséenne nous refourgue l'atout qui avait si bien marché il y a un an.


Mais on sent qu'elle n'y croit plus trop elle-même.
Une interrogation, formulée par un dirigeant de l'UMP : "La question est maintenant de savoir si Sarkozy aura la force de caractère pour persister dans sa métamorphose."

Quoi ? Il n'aurait pas la force de caractère ? Lui ?! Sa Majesté ?!

En somme, pour la deuxième fois en un an, Il change pour donner le change...


* "comm'" est décidément un mot très laid. Pardon...

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11 mars 2008

Les valeurs collectives de Tf1

On apprends aujourd'hui que c'est Tf1 qui a soufflé à l'hyper la suppression de la pub sur les chaînes de télévision publiques (Les Echos, cités par Marianne2.fr) dans un petit livre blanc transmis à l'Elysée fin 2007.
L'hyper a dû être convaincu par les arguments de son grand ami Bouygues, puisqu'il en a fait l'annonce lors de son show fameux du 8 janvier, encore dans tous les esprits (surtout ceux des journalistes qui s'y sont vu sous un jour si peu flatteur, qu'ils se sont depuis rappelé les fonctions de leur mission. Mais c'est un autre sujet...).

Un argument interessant a retenu mon attention:

Si TF1 souffre depuis quelque temps, c'est qu'il y a vraiment trop de concurrence et pas assez de chiffre
d'affaires. Et que cette situation 'intenable' met en péril notre 'chaîne historique', ce qui conduit irrémédiablement à la 'destruction de valeur collective'.


Ainsi, Tf1 en péril conduit irrémédiablement à la destruction de valeur collective.
Je me demande.

Les valeurs véhiculés par "notre chaîne historique" sont effectivement celles qui ont été placés au plus haut de l'état : démagogie, populisme, beaufisme, attrait pour la facilité, pour le clinquant, pour ce qui brille, pour l'argent, mépris de l'intellectuel, du culturel, etc...
Les liens de consanguinité entre les états-major de la chaîne et les communicants de l'élysée ne sont même pas cachés, rupture décomplexée oblige. On comprend que l'ami bling-bling se soit senti concerné par un tel vibrant appel.

Il est amusant - et assez satisfaisant - de remarquer que la chute de l'un accompagne les difficultés de l'autre.



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7 mars 2008

La gauche, c'est l'extrême droite

Karoutchi, cité par SARKOFRANCE:

"'Les responsables de gauche signent un appel à la vigilance républicaine contre les dérives vers la monarchie et (Jean-Marie) Le Pen appelle à la résistance contre une monarchie digne de Louis XIV, curieuse convergence! L'absence totale de projet, le vide sidéral en matière de propositions et les luttes internes à gauche et à l'extrême droite, expliquent le déferlement de haine revancharde des battus du suffrage universel de 2007 (...) tout cela serait tragi-comique s'il n'y avait, en profondeur, une remise en cause de la démocratie et de la République qui ne sortent jamais grandies de l'anathème et des attaques personnelles.'"

Là, il y a de la matière!
C'est du lourd. Procédons par ordre.


1- 'Les responsables de gauche signent un appel à la vigilance républicaine contre les dérives vers la monarchie et (Jean-Marie) Le Pen appelle à la résistance contre une monarchie digne de Louis XIV, curieuse convergence!'
D'abord, il n'y a pas que la gauche impliqué dans l'appel, il provient même plutôt du centre droit (Marianne). Ensuite, il n'y a aujourd'hui plus que l'ump sarkozyste à nier la dérive monarchique de leur champion.
Plus intéressant : on largue ici les électeurs frontistes, en les rapprochant de la gauche honnie. Or Bouffon Imperator (BI) n'a jamais caché qu'il chassait ostensiblement sur les terres du FN, arguant que la victoire de la droite ne pouvait passer que par là. C'est donc stratégiquement pour le moins malheureux.
Autre aspect intéressant à creuser : la référence systématique à l'extrême droite dans la critique de la gauche. "La gauche c'est l'extrême droite" nous assène le dernier carré de grognards, sans s'apercevoir de l'inanité de la formule !

2-'L'absence totale de projet, le vide sidéral en matière de propositions '.
Belle image du sarkozysme aujourd'hui: impossible de comprendre la cohérence et la vision de la société derrière le catalogue démago-populiste qui n'aura servi à BI qu'à se faire élire. Les discours et les réformes effectivement entreprises témoignent d'une monstruosité libéralo-réactionnaire (bouclier fiscal, dépénalisation du droit des affaires, quota d'expulsions des étrangers en situation irrégulière et rétention de sureté) assez éloignée des discours du candidat.

3-' et les luttes internes à gauche et à l'extrême droite, expliquent le déferlement de haine revancharde des battus du suffrage universel de 2007 '. C'est vrai pour les luttes internes et c'est très différent de ce qu'il se passe(ait) à l'ump: on y a un chef, un guide, un cerveau et rien qui dépasse (ceci est en cours de délitement évidemment, cf. léotard, debré, balladur, ...). Chercher une équivalence dans l'histoire fait remonter au parti soviétique en URSS.
Quant à la haine revancharde piquée à Rama Yade c'est simplement pitoyable : les battus étaient 47%, les déçus (baisés ?) sont aujourd'hui 65% et les plus haineux sont ceux qui ont voté pour BI, les autres savaient parfaitement à quoi s'en tenir.

4-'tout cela serait tragi-comique...'
BI président de la république, C'EST tragi-comique!

5-'...s'il n'y avait, en profondeur, une remise en cause de la démocratie et de la République qui ne sortent jamais grandies de l'anathème et des attaques personnelles.'
Illustration d'école de la dialectique du retournement, chère à l'extrême-droite - la r'voilà! La remise en cause de la démocratie et de la République, c'est le grief le plus lourd à l'encontre de BI : accaparement de tous les pouvoirs, court-circuitage du premier ministre et du gouvernement, conflit avec le conseil constitutionnel, ... etc...
L'anathème et les attaques personnelles répondent évidement au narcissisme pénible du tout-à-l'ego (merci à... qui, au fait ?).

En fin de compte, Mr K nous fait un numéro de porte-parole (cf. ses collègues Yégo et Morano) assez parfait en son genre, qui grandit encore si besoin en était, la démocratie et la République.
Applaudissons.




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6 mars 2008

Le porte-parole de l'UMP

Jégo: "Conforter le choix de mai 2007":

A une semaine du premier tour des municipales, Yves Jégo, porte-parole de l'UMP et maire sortant de Montereau-Fault-Yonne, rappelle qu'il s'agit avant tout d'un test local. Le député de Seine-et-Marne tance une gauche à la 'stratégie presque avouée',à savoir, juge-t-il: 'Empêcher, par tous les moyens, la mise en œuvre du programme choisi par une majorité de Français en mai 2007.'

Oui, Yves.
Récapitulons.

1- les élections ne sont plus un enjeux national que depuis que l'hyperprésident se casse la gueule dans les sondages, et malgré ce qu'il avait affirmé à plusieurs reprises. En language ump, cela donne : "municipal=local, m'sieur Joffrin, c'est pas compliqué à comprendre, nan ? Qui pourrait prétendre le contraire ? Moi ? Allons..."

2- la gauche - enfin, 'une' gauche; celle qui n'est pas dans l'ouverture parce que celle-là on peut pas lui taper dessus -, forte de sa position ultra-majoritaire à l'assemblée, au gouvernement, et au plus haut de la hiérarchie de l'état, ainsi que dans la presse et les médias - j'allais oublier l'évident ! - n'a effectivement pas arrêté d'empêcher que la volonté des Français se réalise.
C'était pitié que de voir ce petit homme, seul contre ce léviathan, livrer à mains nues et avec les dents un pauvre combat perdu d'avance. Pendant 10 mois, la france entière en a été le témoin.

Oui, Yves. Oui. Bien sûr.

Après ses précédentes sorties, et celles de sa collègue Morano, je crois que l'expression "porte-parole de l'ump" va finir par changer de sens.

On dira, par exemple : "Casse-toi, pauv' porte-parole de l'ump !"




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