22 mars 2011

L'Etat pervers

La loi sur la psychiatrie est l'indice d'un Etat qui préfère punir que guérir - LeMonde.fr

C'est que les politiques doivent résoudre une équation singulièrement complexe : concilier le maintien, voire l'accroissement des attentes, la pression des lobbies associatifs et la diminution des moyens, sans déclencher la colère populaire avec ses conséquences électorales.

Force est de constater qu'il y a également des solutions perverses. Elles ne sont pas réductibles au mensonge. Elles reposent sur les mêmes mécanismes que ceux que l'on décrit dans la clinique des perversions et de la perversité : le déni ; le clivage ; la projection (on chasse le lampiste et on choisit le bouc émissaire, généralement parmi les plus vulnérables) ; le défi (on fustige tout argument critique) ; l'inversion des valeurs (les plus démunis deviennent les plus dangereux) ; la fuite en avant (tel un vulgaire escroc empêtré dans la course folle de sa cavalerie, l'Etat vole de loi inappliquée en loi inapplicable)....

En bout de course, ce sont les acteurs de terrain qui se voient désignés comme étant à l'origine du mal et qui en portent le poids. Qui dira la douleur de ceux qui ont choisi de donner un sens collectif à leur engagement et qui se voient, au coup par coup, au petit malheur la malchance, designés à la foule comme fauteurs de troubles à l'ordre public ; de ceux qui se débattent pour sauver ce qui peut l'être ? Policiers, magistrats, fonctionnaires de justice, enseignants, chercheurs, médecins hospitaliers... ils se reconnaîtront.

Daniel Zagury, psychiatre, médecin-chef au Centre psychiatrique du Bois-de-Bondy (Seine-Saint-Denis), expert auprès des tribunaux


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Penser encore...

"'sarkozy n'a pas été élu malgré ses lacunes intellectuelles et morales mais à cause d'elles' (Emmanuel Todd dans 'Après la démocratie')."


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