7 mars 2008

La gauche, c'est l'extrême droite

Karoutchi, cité par SARKOFRANCE:

"'Les responsables de gauche signent un appel à la vigilance républicaine contre les dérives vers la monarchie et (Jean-Marie) Le Pen appelle à la résistance contre une monarchie digne de Louis XIV, curieuse convergence! L'absence totale de projet, le vide sidéral en matière de propositions et les luttes internes à gauche et à l'extrême droite, expliquent le déferlement de haine revancharde des battus du suffrage universel de 2007 (...) tout cela serait tragi-comique s'il n'y avait, en profondeur, une remise en cause de la démocratie et de la République qui ne sortent jamais grandies de l'anathème et des attaques personnelles.'"

Là, il y a de la matière!
C'est du lourd. Procédons par ordre.


1- 'Les responsables de gauche signent un appel à la vigilance républicaine contre les dérives vers la monarchie et (Jean-Marie) Le Pen appelle à la résistance contre une monarchie digne de Louis XIV, curieuse convergence!'
D'abord, il n'y a pas que la gauche impliqué dans l'appel, il provient même plutôt du centre droit (Marianne). Ensuite, il n'y a aujourd'hui plus que l'ump sarkozyste à nier la dérive monarchique de leur champion.
Plus intéressant : on largue ici les électeurs frontistes, en les rapprochant de la gauche honnie. Or Bouffon Imperator (BI) n'a jamais caché qu'il chassait ostensiblement sur les terres du FN, arguant que la victoire de la droite ne pouvait passer que par là. C'est donc stratégiquement pour le moins malheureux.
Autre aspect intéressant à creuser : la référence systématique à l'extrême droite dans la critique de la gauche. "La gauche c'est l'extrême droite" nous assène le dernier carré de grognards, sans s'apercevoir de l'inanité de la formule !

2-'L'absence totale de projet, le vide sidéral en matière de propositions '.
Belle image du sarkozysme aujourd'hui: impossible de comprendre la cohérence et la vision de la société derrière le catalogue démago-populiste qui n'aura servi à BI qu'à se faire élire. Les discours et les réformes effectivement entreprises témoignent d'une monstruosité libéralo-réactionnaire (bouclier fiscal, dépénalisation du droit des affaires, quota d'expulsions des étrangers en situation irrégulière et rétention de sureté) assez éloignée des discours du candidat.

3-' et les luttes internes à gauche et à l'extrême droite, expliquent le déferlement de haine revancharde des battus du suffrage universel de 2007 '. C'est vrai pour les luttes internes et c'est très différent de ce qu'il se passe(ait) à l'ump: on y a un chef, un guide, un cerveau et rien qui dépasse (ceci est en cours de délitement évidemment, cf. léotard, debré, balladur, ...). Chercher une équivalence dans l'histoire fait remonter au parti soviétique en URSS.
Quant à la haine revancharde piquée à Rama Yade c'est simplement pitoyable : les battus étaient 47%, les déçus (baisés ?) sont aujourd'hui 65% et les plus haineux sont ceux qui ont voté pour BI, les autres savaient parfaitement à quoi s'en tenir.

4-'tout cela serait tragi-comique...'
BI président de la république, C'EST tragi-comique!

5-'...s'il n'y avait, en profondeur, une remise en cause de la démocratie et de la République qui ne sortent jamais grandies de l'anathème et des attaques personnelles.'
Illustration d'école de la dialectique du retournement, chère à l'extrême-droite - la r'voilà! La remise en cause de la démocratie et de la République, c'est le grief le plus lourd à l'encontre de BI : accaparement de tous les pouvoirs, court-circuitage du premier ministre et du gouvernement, conflit avec le conseil constitutionnel, ... etc...
L'anathème et les attaques personnelles répondent évidement au narcissisme pénible du tout-à-l'ego (merci à... qui, au fait ?).

En fin de compte, Mr K nous fait un numéro de porte-parole (cf. ses collègues Yégo et Morano) assez parfait en son genre, qui grandit encore si besoin en était, la démocratie et la République.
Applaudissons.



1 commentaire:

omelette16oeufs a dit…

Je me souviens que la "légitimité" acquise par le "suffrage universel" était déjà dans la rhétorique UMP bien avant le 6 mai. Ils en ont fait le fondement de la démocratie et parfois j'ai l'impression qu'ils ont cru leur propre propagande, et sont sincèrement choqués qu'on puisse remettre en cause les performances de leur champion.

Enfin... "sincèrement" ést sans doute un bien gros mot.

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