28 juillet 2008

Violence Idéale Réactionnaire

Dans la Société Idéale Réactionnaire, un délinquant est un délinquant. En soi.
C'est une forme de déviance, de perversion. C'est inexpliquable, et n'a pas a être expliqué, c'est... anormal.

La seule réponse de bon sens dans la Société Idéale Réactionnaire, c'est l'enfermement, définitif si on veut vraiment éviter une récidive qui se produira forcément.

Dans la Société Idéale Réactionnaire, il n'est pas concevable que la Société puisse être tenue pour responsable de cette violence-là. Ce serait remettre en cause l'édifice pyramidal dans son ensemble, ce serait remettre en question la compétence du Chef, ce qui est un non-sens.



Dans la Société Idéale Réactionnaire, la violence s'exerce toujours dans le même sens : de haut en bas. C'est une des forces qui permet à l'ensemble de se tenir, c'est une dynamique essentielle pour que le modèle vive.
La pression, l'intimidation, le harcèlement doit s'effectuer du supérieur sur le subordonné, afin que celui-ci se constitue les armes et les défenses nécessaires pour le bon déroulement de sa carrière dans la Société (le supérieur ne manquera pas de rappeler qu'il l'a lui-même subi avant de devenir supérieur. Variante courante : l'allusion régulière à sa "traversée du désert").

Cette violence, canalisée, normalisée et acceptée, n'apparait même plus comme telle. Elle est intégrée au modèle Idéal Réactionnaire.
Toute autre violence, dans la mesure où elle fait écho à cette force structurante, est perçue comme une menace pour la Société, dont les dirigeants, Chefs et Seigneurs, savent, et pour cause, qu'elle est suffisante pour bâtir un modèle de Société (la proximité de la voyoucratie dirigeante avec celle qu'elle dénonce n'échappe plus à grand monde aujourd'hui... (une ref)).


C'est vrai de la violence du délinquant, et c'est vrai aussi du conflit social, de la contestation et de la grève.

Dans la Société Idéale Réactionnaire, de telles manifestations de mécontentement contre-nature car dirigé vers le haut, sont systématiquement dénoncé comme procédant d'une violence volontaire: elles sont l'œuvre de délinquants, de terroristes, de preneurs d'otage... et sont dirigés contre des innocents, comme l'a rappelé dernièrement le Secrétaire du Parti (dans les Sociétés Idéales Réactionnaires, le Parti a un Secrétaire et non un Chef, celui-ci étant implicitement le Chef de la Société).



Ainsi, il n'est pas interdit de penser, dans la Société Idéale Réactionnaire, qu'un gréviste devrait être enfermé.

Aucun commentaire:

partager