7 mai 2012

J+1 Le storytelling devient obsolète

La défaite de Nicolas Sarkozy au présidentielle de 2012 n'empêche pas la continuation du storytelling cher aux communicants de l'Elysée qui ont préparés les éléments de langage à distiller avant le second tour et au soir du 6 mai.

En bref : Sarkozy est Un Grand Homme d'Etat et il a une Stature Internationale (sic), contrairement à son challenger inexpérimenté qui n'a jamais eu de fonction de responsabilité au sein de l'état.


Cet argument est évidemment risible quand on se souvient du nombre de fois où il a fallu au titulaire de la fonction suprême expliquer qu'il avait changé et donc que ça y était, il était enfin digne de la fonction. Risible aussi quand on se demande simplement combien de président élu pouvait se réclamer, par définition, d'avoir eu une expérience de la fonction - à moins d'admettre que le meilleur élu à telle responsabilité soit précisément celui qui l'est déjà ! (peut être le comble du conservatisme ?).
Mais souvenons-nous du principe de base du storytelling: n'est vrai que ce qui est cru, au moment où l'histoire est dite. Plus tard, en fonction de la réalité du moment, une autre histoire sera élaborée qui remplacera et annulera la précédente.

Son efficacité ne peut donc fonctionner que sur l'à-priori que l'on oublie les évènements au fur et à mesure qu'ils adviennent.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui: l'histoire demeure sur internet, visible et commenté par tous. Et chacun peut constater la fiction qu'on a voulu faire passer, comparer les déclarations qu'on a voulu définitives, évaluer la valeur des convictions affirmées à un instant et contredites à un autre moment.

À la chute du sarkozysme correspond donc aussi la fin du storytelling.
Et c'est appréciable.

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