30 avril 2008

Putain, putain, c'est vachement bien

À Rome, le candidat de l'Alliance nationale, héritière du parti fasciste, a remporté les élections municipales.

Le nouvel élu des Romains a pourtant défrayé la chronique ces dernières semaines en portant à son cou une croix celtique, un symbole d'extrême-droite en Italie que la loi transalpine a assimilé en 1993 à l'équivalent de la svastika nazie. (Gianni Alemanno ravit la mairie de Rome, NOUVELOBS.COM)

La campagne a été dominée par les questions de sécurité et d'immigration, comme il se doit, en résonance avec quelques faits divers crapuleux. Rien de nouveau sous le soleil médatico-populiste.

La semaine précédente, le résultat des élections législatives avaient consacré le triomphe de Son Éminence Berlusconi, modèle reconnu de notre intertainer national, allié à l'Alliance nationale et à l'extrêmement droitière Ligue du Nord.


À Monaco, notre bouffon à nous prononce ces mots:
"J'ai fait un rêve, c'est que les peuples de la Méditerranée du Nord comme du Sud soient aussi imaginatifs et courageux que les peuples d'Europe continentale"
qu'il me semble inutile de commenter, tellement ils transpirent un racisme insidieux (ainsi qu'une fatuité grotesque -"je suis un Martin Luther King"- mais c'est ici accessoire).

Bref, Européens, ne sentez-vous pas comme une odeur ?






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15 avril 2008

Derrière le rideau

Depuis que le cirque du petit monsieur Loyal a sensiblement réduit ses représentations magiques et merveilleuses, pour cause de jets de tomates insistant, on voit moins ses jeux de fumées féériques, ses danses du ventre exotiques en habit de grand couturier, ses ors, ses yachts et ses dorures.

Du coup, apparait derrière le rideau de velours gardé par le nain de service, quelque chose qu'on reconnait comme la réalité de ce régime : suppression de la carte famille nombreuse de la SNCF, établissement des franchises médicales, déremboursement des frais optiques, deux offres valables d'emploi (sic) maximum pour chômeurs avant radiation...

Tout ce qui ressemble de près ou de loin à une aide, une assurance, une redistribution, une solidarité, une justice sociale, est dans le collimateur du canon à pauvre, posé là dans ce pays comme une merde sur un tapis persan, détruisant et démultipliant d'un même coup les moins favorisés.





The sun beams down on a brand new day
No more welfare tax to pay
Unsightly slums gone up in flashing light
Jobless millions whisked away
At last we have more room to play
All systems go to kill the poor tonight

Gonna
Kill kill kill kill Kill the poor:Tonight


Que ces mesures passent ou pas, selon qu' OpinionWay ou quelque institut de sondage que ce soit les légitimise, est parfaitement accessoire. Leur expression seule - sans parler de la crasse incompétence de leur (im)préparation - suffit à identifier l'inspiration de leurs auteurs.

Le clown ne fait plus rire - s'il l'a jamais fait - et son cirque apparait de plus en plus tel qu'il est : monstrueux.
Ne serait-il pas temps d'indiquer à cette triste compagnie le chemin de la sortie de secours ?


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2 avril 2008

Travailler moins pour gagner plus

De Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale (interview pour 20 minutes):

"Pourquoi les profs devraient-ils forcément travailler moins pour gagner plus? On est le premier gouvernement à s'occuper d'eux et le Président s'est engagé à revaloriser leur début de carrière. Mais l'école de la Nation doit aussi se rappeler qu'il y a une nation, qui est en difficulté. L'État n'a plus les moyens de recruter aveuglément des enseignants."

Balaise, non ?
Du pur discours sarkozyste dans le texte.

"Pourquoi les profs devraient-ils forcément travailler moins pour gagner plus?"
Rhétorique sarkozyienne de base : poser une question con qui n'appelle qu'à l'affirmative, pour emporter le morceau au comptoir des cafés du commerce de la france profonde.


Mais tout le monde a-t-il bien compris ? Là-bas, derrière ? Les profs sont des privilégiés, très bien devant.
Xavier n'explique pas comment ils peuvent gagner plus en travaillant moins, mais il fait référence aux heures supp que les profs sont instamment priés de prendre pour faire face aux nombreuses suppressions de postes décidés dans le cadre des Réformes plus loin, plus grand, plus fort.
"Les enseignants volontaires déjà nombreux peuvent augmenter leur pouvoir d'achat grâce au milliard d'euros distribué pour les heures supplé­mentaires"

Des milliards d'euros, mon pote. Distribués par Friedrich Mueller le Président en personne. S'ils renâclent, ces privilégiés, c'est qu'ils sont vraiment fainéants.

"On est le premier gouvernement à s'occuper d'eux et le Président s'est engagé à revaloriser leur début de carrière."

"S'occuper d'eux", l'expression est bien trouvée. Au passage, on comprend pourquoi Alègre a été pressenti, il avait un mammouth à finir. Quant à la formule "le Président s'est engagé", elle doit surement vouloir dire quelque chose...

Le plus beau pour la fin :
"l'école de la Nation doit aussi se rappeler qu'il y a une nation, qui est en difficulté. L'État n'a plus les moyens de recruter aveuglément des enseignants."


Prof, privilégié gagnant plus en travaillant moins, recruté aveuglément, tu dois par Solidarité Nationale comprendre et accepter la suppression de 8830 postes de professeurs et prendre sur toi la surcharge de travail. Pour le bien de la Nation et de celui de ton pouvoir d'achat.

Plus important que l'éducation, renflouer les caisses qu'on a abusivement et indécemment vidés.


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